In saecula

Christianisme et politique

L'action politique, si elle est nécessaire, est souvent décevante. Elle est trop souvent clientéliste, démagogique, et surtout, elle doit aujourd'hui passer sous les fourches caudines des grands médias au service des vrais maîtres du monde que sont les puissances financières mondialistes, à défaut de quoi elle reste inaudible et presque invisible pour l'immense majorité de nos concitoyens. Et les meilleures intentions sont souvent réduites à néant par des conflits d'ambitions personnelles. En politique on attend trop des autres et on est souvent déçu.

Au contraire, en nous convertissant, nous donnons un autre sens à notre vie, individuellement d'abord, puis collectivement. Nous attendons moins des autres et plus de nous-même et notre mission prend un caractère sacré. En payant de notre personne, non pour distribuer des tracts ou coller des affiches qui déboucheront le plus souvent sur un quasi-fiasco électoral étant donné la formidable puissance des médias, mais pour les actions concrètes de nos œuvres et de nos confréries, nous montrons l'exemple, nous nous entraînons mutuellement et entraînons les autres, sans vaines polémiques et avec la satisfaction d'avoir fait œuvre utile et concrète.
Les religions continuent à fasciner bon nombre de gens. Même les athées éprouvent un étrange sentiment de respect en pénétrant dans une cathédrale ou dans un vieux monastère médiéval. Le sens du sacré est un sentiment pratiquement universel, même chez les non-croyants. Aussi, notre foi, toute spirituelle et non dogmatique, peut-elle nous apporter une certaine sérénité. Nous ne nous perdons plus dans de stériles polémiques et ne caressons plus de vains espoirs mais traçons imperturbablement notre sillon. Nous affirmons notre foi et nous comportons en conséquence, un point c'est tout! Là où le politicien est contraint de prendre position sur une infinité de paramètres, comme l'âge de la retraite pour les fonctionnaires, le niveau du smic ou des taxes sur les carburants, la méthode globale ou syllabique, le réchauffement climatique, le financement de la sécurité sociale, le "mariage gay", etc., s'aliénant ainsi malgré lui certains "segments de marché", le religieux se contente de mettre en avant quelques grands principes moraux, laissant le détail de la mise en pratique aux "acteurs sociaux".

Dès que nous pourrons constituer de petits groupes locaux, nous passerons un peu moins de temps devant notre écran d'ordinateur et un peu plus dans des actions concrètes beaucoup plus gratifiantes. Les polémiques sur les forums politiques d'Internet n'ont jamais converti personne. Elles ne servent qu'à créer des divisions là où l'unité serait nécessaire autour de deux ou trois thèmes primordiaux.

Aussi notre rhétorique sera-t-elle très simple: L'Europe est chrétienne depuis toujours et elle doit le rester. Le matérialisme, mercantile ou marxiste, et les religions étrangères conquérantes qui travaillent à sa dénaturation, à sa destruction, doivent être combattues. Et les idéologies universalistes, laïcistes et immigrationistes qui cherchent à noyer l'Europe chrétienne dans un magma planétaire indifférencié sont des hérésies diaboliques et ceux qui les professent sont au pire des suppôts de Satan, au mieux de malheureux possédés que notre devoir est d'exorciser. Aussi lutterons-nous contre le Léviathan mondialiste, l'Hydre bruxelloise et la déferlante Sarrazine, rangés sous la bannière de l'Archange Saint Michel, chef des armées célestes, avec l'aide de Saint Denis, Saint Martin, Sainte Jeanne d'Arc, Saint Georges et tous les saints protecteurs de l'Europe Chrétienne.

Vous jugerez peut-être, chères sœurs, chers frères, que je pousse un peu trop loin dans la caricature moyenâgeuse, dans un simplisme par trop rétrograde. Il est vrai que je ne me prends pas très au sérieux en préchant une telle croisade. Mais nos ennemis n'utilisent-ils pas la même rhétorique simpliste pour "diaboliser" leurs adversaires? Celui qui ne fait que défendre son pays, son identité, sa culture et les valeurs les plus fondamentales de l'Humanité, n'est-il pas aussitôt rejeté dans le camp du mal absolu, celui de la "bête immonde" au "ventre toujours fécond"? Les idées de simple bon sens qu'il professe ne sont-elles pas odieusement caricaturées et stigmatisées comme "nauséabondes" et évocatrices des "heures les plus sombres de notre histoire"? Et ça marche! Tous les mouvements politiques opposés à l'immigration massive et à la désintégration de l'identité européenne en savent quelque chose, parqués qu'ils sont derrière un "cordon sanitaire", comme des pestiférés. Aussi ne fais-je que caricaturer la caricature. Ils pratiquent sans vergogne la "reductio ad Hitlerum"? Pratiquons joyeusement envers eux la "reductio ad Diabolum" et ne brisons surtout pas le "cordon sanitaire", au contraire! Déplaçons le patiemment et réduisons leur espace jusqu'à ce qu'ils y étouffent comme ils y ont fait étouffer tant d'honnêtes gens depuis tant d'années. L'Europe n'a pas besoin d'une énième révolution politique mais bien d'une révolution spirituelle, et cette révolution doit commencer en chacun de nous, ici et maintenant.


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